Les propriétés surprenantes de l’ail
Aïe ! Que n’ai-je pas choisi d’aborder ! Ce condiment ô combien précieux, se transforme tout à coup en un redoutable répulsif quand ses relents s’échappent de la bouche indélicate qui en a croqué une gousse !
C’est ainsi que de nombreuses années il était aux abonnés absent de mes belles et plantureuses salades composées. Quoi moi ? Une provençale vrai de vrai je l’écartais dans sa version crue ? Eh bien oui, coquetterie féminine peut-être (enfin, si peu…), mais mon haleine restera pure et fraîche quoi qu’il advienne !
Quand à nouveau j’ai osé braver l’impensable. Oui, l’ail est devenu mon ami. Ce compagnon est à la santé ce que la rose est au cadeau : ne l’offre-t-on pas malgré ses quelques épines ?
Levons donc un tant soit peu le voile sur ses monts et merveilles…
Une histoire mouvementée
L’histoire de l’ail a commencé il y a 3000 ans avant J.C., au Kirghizstan, jusqu’à parvenir à nos rivages méditerranéens au fil des siècles. Avec succès ! Égyptiens, grecs, romains, tous s’en sont donné à cœur joie ! Ainsi que toutes les légendes et superstitions qui sont venues avec au fil des âges…
L‘ail rose (largement cultivé en Provence) blanc ou rouge, se consomme vert ou sec, après huit à dix jours de séchage naturel.
Il est présent dans de nombreux plats traditionnels en Provence : aïoli, soupe au pistou, aïgo boulido et autres croûtons aillés en témoignent.
Dans la tradition provençale les foyers gardaient toujours quelques tresses de 12 têtes d’ail pour « chasser les mauvais esprits ».
Serait-il donc que l’ail est détenteur de quelques secrets occultes ? On dit bien qu’il n’y a pas de fumée sans feu…
L’ail, le meilleur ami de l’homme
Il est dit-on antiseptique, stimulant et même aphrodisiaque ! Quand je voyageais au Vietnam et en Thaïlande on m’a expliqué que les moines bouddhistes évitent sa consommation ainsi que celle de l’oignon pour cette raison…
Il m’est arrivé de déjeuner dans des temples bouddhistes. Leur nourriture est complètement végétale et les goûts sont rehaussés par un apport de sucre (trop à mon goût) et de piment. Étonnant n’est-ce pas ?
Un moine m’a aussi expliqué un jour que l’évitement de la consommation d’ail est due au fait que les esprits n’aiment pas les haleines déplaisantes.
Il va sans dire que j’ai été vraiment surprise par cette réponse.
Les pouvoirs magiques de l’ail
Son action antioxydante
A nous la jeunesse éternelle ! L’ail possède de nombreux antioxydants puissants : tocophérol, stéroïdes, vitamine C, polyphénols, flavonoïdes…
Ces substances détruisent les radicaux libres qui s’attaquent à la membrane et aux gènes de nos cellules.
Ces antioxydants nous protègent donc non seulement du vieillissement prématuré des cellules mais aussi des troubles cardiovasculaires, voire du cancer.
Son action anti cancer
Oui, on peut le dire puisque c’est en effet prouvé scientifiquement! Des études épidémiologiques ont constaté une réduction du risque de cancer et en particulier ceux de la sphère digestive avec la consommation d’ail frais ou sous forme d’extrait (allicine).
L’ail joue un rôle dans la prévention de cellules cancéreuses grâce à ses composés sulfurés bio-actifs (ceux qui donnent mauvaise haleine). En consommer régulièrement nous protège car ils inhibent l’action des composés cancérigènes.
Bonne nouvelle, ses propriétés sont également présentes chez tous ses cousins : oignons, poireaux, cébettes, ciboulette et échalotes nous permettent aussi d’en bénéficier tous en variant les plaisirs !
Un point à noter : l’activité anticancéreuse de l’ail est réduite de 50% lorsqu’il est chauffé à 100°C pendant 10mn. Les propriétés de l’ail cru sont donc supérieures à celles de l’ail cuit. A bon entendeur…
Une panacée universelle ?
La science a également montré que l’ail possède des propriétés antibactériennes, immunostimulantes et anti-thrombotiques.
Des études ont aussi établi son efficacité dans les troubles dus à l’hypertension, l’arthrite, le diabète, l’hypercholestérolémie, l’athérosclérose et les troubles cardio-vasculaires en général.
En consommer régulièrement en période hivernale est vraiment une bonne idée pour se construire un système immunitaire à toute épreuve. Cela nous aidera à nous prémunir de rhumes, grippes et autre désagréments hivernaux.
L’ail lactofermenté, un plus ?
J’adore ajouter de l’ail dans mes lactofermentations. Il apporte une saveur délicieuse et je suis persuadée qu’il complète ses propriétés à celles de l’ail frais. Il devient croquant, perd de son piquant et, ô joie, ne laisse aucun souvenir dans la bouche !
Il est intéressant d’en ajouter à son menu car il a été démontré que certaines propriétés sont nettement décuplées quand l’ail est lactofermenté.
C’est particulièrement le cas au niveau de la sphère cardiovasculaire et de la protection du foi.
Et l’ail noir ?
Quand je travaillais dans un restaurant à Londres, une amie chef d’origine chinoise m’a donné une tête d’ail noir qu’elle avait fermenté elle-même. Je ne connaissais alors pas l’ail sous cette forme. Son goût de réglisse aux accents de tamarin et de vinaigre balsamique m’ont conquise ! C’est complètement différent de l’ail cru. C’est l’action des enzymes pendant la fermentation qui élimine l’odeur ainsi que le goût relevé. C’est absolument délicieux en sauce pour accompagner nos salades et légumes. En Asie on l’utilise depuis des siècles !
Il est issu d’une fermentation chaude à 65° et à 85% d’humidité pendant un minimum de 4 semaines. C’est assez contraignant comme préparation et aussi énergivore. Je préfère donc l’acheter dans mon magasin bio où je sais que les conditions de production sont bien contrôlées.
Côté santé les études montrent qu’il conserve des propriétés (anti-inflammatoires, anti-cancers, anti-allergiques, cardioprotecteur etc.), mais elles se révèlent toutefois moins puissantes que dans l’ail cru.
« T’as mangé de l’ail? »
Cette question qui arrive sans prévenir, quelle que soit la situation dans laquelle vous vous trouviez… Et soudain vous reviennent en mémoire à la vitesse de l’éclair toutes les personnes avec lesquelles vous avez discuté juste avant, et celle qui se trouve en face de vous…
L’embarras absolu ne passera plus par vous si vous suivez l’un de ces conseils :
- Menthe : j’utilise après le repas une goutte d’huile essentielle de menthe poivrée. J’en ai toujours sur moi. Je trouve que cela fait vraiment une différence. On peut aussi s’en faire une infusion avec quelques feuilles.
- Persil : il est riche en huiles essentielles, prenez-en un brin et mâchez-le quelques minutes dans la bouche
- Bicarbonate : on se lave bien les dents y compris la langue puis on se fait un bain de bouche avec une verre d’eau tiède mélangé à une cuillère de bicarbonate.
- Anis : on peut essayer d’en croquer quelques grains après le repas.
- Cannelle : à boire en infusion après un repas riche en ail.
- Clou de girofle : riche en huiles essentielles, on peut en croquer un ou deux puis bien mâcher pour nettoyer la bouche.
- Citron : à boire en jus avec de l’eau gazeuse.
Je n’ai pas encore essayé toutes ces astuces mais je serais curieuse de connaître les vôtres 😉 N’hésitez pas à partager vos trucs !
En conclusion vous l’avez compris, ne nous privons pas. L’ail est notre ami à tous ! Et à partir de maintenant, oui c’est permis, consommons ces magnifiques caïeux (aussi appelées gousses) à pleines dents !!
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