Légumes lacto fermentés – recette printanière
Qu’ils sont frais et craquants ces légumes de saison ! Quel bonheur de sélectionner les plus belles pousses, les petits pois au vert tendre, radis poireaux asperges et fèves quand ils font leur retour sur les étals ! Alors pourquoi ne pas profiter de toute cette fraîcheur, et prolonger leur conservation pour avoir tout le loisir d’en déguster à volonté l’année durant? Surtout que réaliser des légumes lacto fermentés est un vrai jeu d’enfant, simplicité, créativité et saveurs sont au rendez-vous!
En effet si comme moi vous aimez les pickles, faire ses propres bocaux c’est encore ce qu’il y a de meilleur! Tout comme dans cette recette de courge lacto-fermentée où je vous montrais une autre façon d’apprécier nos cucurbitacées préférées, le faire avec d’autres légumes est tout aussi simple. Ils restent croquants comme des pickles s’ils ne fermentent que quelques jours ou semaines, puis fondants, comme confits après quelques mois. Vous voyez, avec la fermentation il y en a pour tous les goûts !
Que se passe-t-il pendant la fermentation ?
On place d’abord légumes sel et eau dans un univers sans air (ou anaérobie).
Les micro-organismes dont l’acide lactique, naturellement présents dans les légumes vont consommer le glucose, et acidifier le milieu en se développant.
Le PH obtenu dans la préparation descend alors aux alentours de 4 au bout de quelques jours. Et c’est si acide que les mauvaises bactéries, responsables de la putréfaction, ni même le redouté acide botulique n’y survivent.
Cet environnement empêche la nourriture de se dégrader. Les aliments sont stabilisés et se conservent des mois entiers voire des années.
C’est pourquoi depuis l’antiquité, cette méthode ancestrale a d’abord été un moyen de conservation des légumes crus. On gardait les mixtures dans de grandes jarres, placées en cave. On a ensuite commencé à en comprendre les bienfaits pour la santé.
Les bactéries lactiques se trouvent partout dans la nature : la terre, les légumes, le tube digestif, la bouche, notre peau sur lesquelles elles nous protègent des autres germes pathogènes… C’est d’ailleurs pourquoi on dit que lors de la préparation de la choucroute, si plusieurs personnes la malaxent avec leurs mains elle aura meilleur goût ! Ah, la nature et ses mystères…
Au bonheur de la santé!
Faire soi-même ses propres légumes lacto fermentés permet de garantir un apport en probiotiques vivants. C’est quand même plus savoureux que des gélules achetées très chères!
Mais attention car les conserves de produits fermentés du commerce sont souvent pasteurisées, ce qui élimine d’office les précieuses enzymes sensibles à la chaleur et les bonnes bactéries. Cependant si elles sont placées au rayon frais il y a des chances qu’elles n’aient pas été stérilisées.
Que ce soit la stérilisation, l’appertisation (les conserves en métal), la pasteurisation, l’ajout de sel (salage), sucre ou huile… Seule la technique de la lacto fermentation permet d’améliorer la qualité nutritionnelle des aliments.
Kéfir, kombucha, choucroute, tempeh, natto, miso, kimchi….Manger (ou boire) des aliments ou boissons lacto fermentés est un booster d’immunité. En effet toute la beauté de cette alchimie vient du fait que ses acides lactiques synthétisent vitamines et minéraux à foison! Par exemple la teneur en vitamine C peut quasiment doubler!
Pour ne citer que quelques uns des effets bénéfiques recherchés et reconnus, les légumes lacto-fermentés possède une action:
- Antioxydante
- Anti-microbienne
- Antifongique
- Antiallergique
- Hypotenseurs
- Antidiabétique
- Anti-athérosclérotique
Certaines personnes avec une digestion fragile peuvent toutefois hésiter à les consommer. Il est alors conseillé d’en intégrer par petites portions pour voir dans un premier temps comment le corps réagit.
Comment réalise-t-on des légumes lacto fermentés?
Trois ingrédients seulement : légumes, eau et sel.
Des légumes BIO !
Très important, car les légumes conventionnels sont parfois passés au chlore ce qui supprime les bonnes bactéries, nécessaires à la production de légumes lacto fermentés. La qualité bio permet aussi d’éviter les traces de pesticides et autres produits toxiques.
De l’eau propre !
Éviter l’eau chlorée c’est mieux ! Là aussi synonyme de notre obsession du zéro germes, le chlore ne fait pas de différence entre les bonnes et les mauvaises bactéries. Donc de l’eau filtrée, osmosée ou de source c’est mieux. Mais si vous n’avez pas le choix, placez votre eau de robinet dans une carafe, et laissez-là s’aérer au moins trente minutes. Une bonne partie du chlore se sera déjà évaporé !
Un bon sel :
J’en parle davantage dans cet article avec ma délicieuse recette de crackers… J’utilise un sel de Guérande Nature et Progrès, mais tout autre gros sel de mer non raffiné conviendra. Évitez bien sûr le sel fin de table, passé aux agents blanchissants et peu nutritif.
Le principe :
On utilise un bocal de type Le Parfait, un pot en verre avec joint en caoutchouc et clips en métal qui ferme hermétiquement.
Vous en trouverez facilement en ligne comme ici en bocaux de contenance 0,75L (ma contenance de prédilection, ni trop volumineux ni pas assez).
J’aime aussi les plus petits contenants, faciles à offrir, ou si vous ne voulez pas tout de suite ouvrir un pot volumineux: bocaux de contenance 0,5L. Je les adore!
Pour de gros volumes, quand vous souhaitez lactofermenter des légumes de saison disponibles en abondance: bocaux de contenance 1,5L ou encore bocaux de contenance 2L.
Pour les rondelles de caoutchouc, je les réutilise d’une fois à l’autre s’ils sont toujours en bon état. S’il commence à y avoir des fissures, je les remplace selon la taille du pot avec des rondelles de 85mm, pour les bocaux de 0,5L à 2L*.
On y place légumes eau et sel. On remplit à ras bord, on tasse pour laisser le moins d’air possible.
On laisse à température ambiante entre 20 et 22 degrés deux à trois jours, le temps que la fermentation démarre.
On place ensuite idéalement à une température stable, entre 12° et 15°. Mais si les pots restent à température ambiante ça fonctionne sans problème. Et ça peut aussi faire une jolie décoration dans votre cuisine!
Puis le temps fera son affaire ! Cinq jours si vous êtes impatients, ou bien quelques mois pour laisser toutes les saveurs aux notes les plus profondes s’exprimer. Le miso doit par exemple fermenter toute une année avant d’être prêt à la consommation.
Le bocal se conservera plusieurs années. Une fois ouvert le pot peut être conservé plusieurs semaines au frigo.
Lacto-fermentation printanière
Ingrédients
- 3 tasses carottes
- 3 tasses petits pois
- 2 tasses fèves
- 40 g sel
- eau
Instructions
- Ecosser les petits pois et les fèves.
- Tailler les carottes à la mandolines en fines lamelles.
- Répartir les légumes dans le bocal en différentes couches.
- Verser ensuite l'eau mélangée au sel jusqu'à ce que le bocal soit plein.
- Refermer le bocal et le laisser à température ambiante trois jours.
- Vous pouvez commencer à le consommer après quinze jours.
Notes
Maintenant à vous de jouer!
Dites-moi en commentaires quelles sont vos lacto-fermentations préférées! 🙂
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11 Comments
emma
Belle explication sur les aliments lacto fermentés ! j’ai essayé l’an passé avec succès ! au début il faut s’habituer au gout, mais lorsque l’on connait les multiples bienfaits de ce mode de conservation, on y revient très vite ! merci
Stéphaële - Saveurs Solaires
Merci Emma! Oui c’est un tel concentré de bienfaits qu’ils en deviennent encore meilleurs 😀
Catarina
Merci bien, explication complète et belle présentation, je ne connaissais pas les vertus de la feuille de vigne bio !
Stéphaële - Saveurs Solaires
Merci Catarina 🙂
Veronique
Bonjour on m’a dit que c est 30 gr de serveur litre d’eau. Là si on met 40 gr de sel sur les légumes et que le pot contient moins d’un litre les légumes seront trop salés non ?
Stéphaële - Saveurs Solaires
Bonjour, le taux de sel que l’on conseille dans une lactofermentation varie de 2% à 3% en général. Dans ma recette je propose un volume de 8 tasses de légumes, ce qui équivaut à 2 litres. C’est donc ici une lactofermentation à 2% de sel 😉 Merci pour votre question qui éclaircit ce point.
Sandie
Bonjour Steffie,
Un grand merci pour ta recette et les explications sur les bienfaits de la lacto fermentation 😊
Je n’ai pas bien compris combien il faut de sel et d’eau. Pour deux litres d’eau, il faut 40 grammes de sel ? Car là, dans les deux litres, j’ai l’impression que les légumes sont compris.
Merci encore pour tous tes partages 😉
Stéphaële - Saveurs Solaires
Bonjour Sandie! Merci pour ton commentaire 🙂 En fait il faut d’abord remplir son bocal de légumes puis ajouter le sel. Ensuite on ajoute de l’eau jusqu’à ce qu’elle arrive en haut du bocal. Ce sera donc beaucoup moins que deux litres car le bocal est déjà rempli 😉 Je ne donne pas la quantité exprès car d’un pot à l’autre les légumes seront plus ou moins tassés, ce qui laisse plus ou moins de place à l’eau. Voilà, n’hésite pas si tu as d’autres questions 😉
recettesandy
Belle recette, quand les légumes du Jardin seront près je testerai.
Très belle photo 🙂
sunny
Bonjour, la lactofermentation est-elle possible dans un climat tropical ? vous parlez de 12 a 15 degrés … ici a part le frigo, impossible! j’ai en moyenne 30 degrés dans la maison, je me demande si c’est judicieux d’essayer ? merci
Stéphaële - Saveurs Solaires
Bonjour, Oui c’est tout à fait possible 🙂 La procédure est la même, les pots se conservent également à des températures autour de 30°. Je l’ai vu lors de voyages en Asie du sud-est dans certaines fermes les pots sont stockés en extérieur sur des étagères voire parfois en plein soleil et tout ça se maintient bien quand même! 😉
C’est juste qu’à l’ouverture des pots pour consommation il faudra les garder au frais, sinon c’est là qu’ils s’abiment.